Les gros mots de Julien #5

Par ces quelques mots : « Dès la mi-mai, nous recommencerons à ouvrir avec des règles strictes certains lieux de culture, nous autoriserons sous conditions l’ouverture des terrasses. Et nous allons bâtir entre la mi-mai et le début de l’été un calendrier de réouverture progressive pour la culture, le sport, le loisir, l’événementiel, nos cafés et restaurants » le président Macron a provoqué une petite étincelle synonyme d’espoir. L’espoir que Poltred pourra peut-être enfin réouvrir ses portes après ces mois longs d’attente. Quelle joie cela sera d’enfin pouvoir vous accueillir et de repartager des moments de convivialité autour de la photographie et d’une bière bien fraiche ( on va quand même boire un coup faut pas déconner ). Même si cet espoir est maigre, le fait d’avoir un semblant de date de reprise nous permet, enfin, de travailler avec un but ; un objectif à tenir pour que la reprise se passe bien. Car nous le savons chez Poltred vous allez être nombreux à fêter ce retour à une vie presque normale et c’est tant mieux, nous avons tellement besoin de vous et de vous revoir !


Néanmoins même si le retour à une vie normale sera plus salvatrice qu’un suppo de glycérine il y a des combats qu’il nous faudra continuer de mener ! La Culture a été vraiment malmenée durant cette pandémie mondiale et notamment dans l’hexagone. Plus que #nonessentiel, nous avons été considérés comme sacrifiables tels les pions d’un échiquier prêts à tout pour faire diversion et plier les défenses ennemies. Comment peut-on mettre en balance la Culture alors qu’elle est le ciment de notre société ? Il y a quelque chose qui ne va plus dans la maison France. Après le scandale de l’AGESSA et l’oubli des prélèvements vieillesse auprès des diffuseurs depuis plus de 40 ans, révélé au grand jour par le rapport Racine en janvier 2020, nous avons eu le droit à la relégation de la délégation de la photographie en un simple bureau au sein de la délégation des arts visuels ; certains diront qu’il ne s’agit ici que d’une tournure mais je fais partie de ceux qui pensent que le symbolisme est important. Dernière action en date : notre Ministre Mme Bachelot-Narquin fait un aveu incroyable dans sa lettre de mission adressée à Madame Laurence Franceschini le 25 mars 2021 : « Le Ministère de la Culture - notamment à travers les actions du bureau de la photographie - mène une politique valorisante de soutien à la création dans le secteur de la photographie (…) Toutefois, des mécanismes de régulation préservant le dynamisme de la création française, comme cela existe dans d’autres industries culturelles, n’ont pas été mis en place. »  Une faute à moitié avouée et vite expliquée puisque dans la foulée Madame la Ministre botte en touche en accusant les acteurs de cette Culture tellement soutenue par nos dirigeants : « Cette situation, résulte en grande partie, de l’éclatement des acteurs de ce secteur ».  Nom de Dieu de bon Dieu de merde ! Pardon à mes amis pieux mais c’était le juron préféré de mon grand-père paternel ; à quel moment les acteurs du secteur se sont-ils éclatés ? Quelqu’un est-il au courant de quelque chose ? Parce que moi non ! Nous n’avons jamais été aussi soudés et soucieux de la survie de nos voisins, confrères et amis. Depuis le début de la pandémie bon nombre d’initiatives ont vu le jour ( l’appel des indépendants, Osons les galeries pour ne citer que celles qui ont vu le jour à Lyon… ) et pour la première fois nous travaillons tous de concert pour la même cause. Par contre je ne suis pas sûr qu’au ministère l’envie de travailler main dans la main soit la même. C’est facile de demander des conseils auprès des représentants des professions artistiques histoire de se faire bien voir pour ensuite les balayer d’un revers de main et décider tel un monarque allant à l’encontre de toutes les recommandations et autres études commandées. Je l’admets, nous n’avons pas tous les tenants et les aboutissants, Madame la Ministre fait peut-être de son mieux avec les ordres qui viennent d’en haut. Mais quand même Roseline, respectez le produit et ayez un minimum de considération pour celles et ceux qui se battent au quotidien pour faire vivre un des fleurons français. Encore une fois nous allons attendre les recommandations qui seront faites par Madame Franceschini dans son rapport, mais je n’ai que peu d’espoir dans les décisions qui en résulteront. Nous continuerons à nous battre pour nos artistes, nos salariés, nos entreprises et faire profiter de l’excellence culturelle au plus grand nombre.

En attendant des jours meilleurs, restons fort tous en ensemble quelques semaines encore pour pouvoir profiter pleinement des beaux jours qui seront je l’espère synonyme de liberté retrouvée et de grosses fiestas.

Bisous.

Julien Malabry

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