Les gros de mots de Julien #6

Les gros mots de Juin

On y est !!! Enfin la réouverture !!! Quel plaisir de refaire de la médiation, d’animer les cours et les lectures de portfolio, de discuter avec nos visiteurs. Vous êtes déjà plus d’un millier à avoir franchi les portes de la galerie, merci de tout coeur. Une autre bonne nouvelle pour cette reprise, Poltred a répondu présent à l’invitation de Catherine Derioz de la galerie le Réverbère et a rejoint, avec beaucoup d’humilité, le groupement des galeries indépendantes lyonnaises : Osez les Galeries. Une reconnaissance de la profession qui nous touche énormément car nous dénotons dans le paysage des galeries françaises sur le fond et sur la forme. Nous ne nous en sommes jamais cachés en prônant depuis le début une mise à disposition nouvelle de la culture, un modèle différent qui parfois m’emmène dans des débats enflammés, mais je n’ai toujours qu’un seul but : promouvoir les artistes et la photographie.

Sur ces mots d’espoir, j’aimerais revenir sur quelque chose qui est de plus en plus présent dans le tissus culturel. Je suis un homme de combats ( verbaux et non physiques entendons nous bien ) et il est un combat qui à mes yeux est important : celui de la féminisation et de la place des femmes dans la société. Les initiatives pour mettre les femmes en avant sont de plus en plus nombreuses et toutes plus intéressantes les unes que les autres. Notons LES FILLES DE LA PHOTO (que je vous recommande chaudement tant leurs initiatives sont nombreuses http://www.lesfillesdelaphoto.com/ ) ou encore ELLES FONT LA PHOTOGRAPHIE nouvelle plateforme de mise en relation et de mise à disposition de ressources pratiques pour les femmes photographes, qui est le premier volet du projet ELLES FONT LA CULTURE mis en place par le Ministère de la Culture et qui sera ensuite décliné dans toutes les disciplines artistiques. Mesdames vous pouvez d’ailleurs répondre à ce questionnaire https://forms.office.com/r/A0VuzgBHT1 pour aider à développer cette plateforme.

Je voudrais dire un mot à celles qui se prennent pour l’armée américaine en tirant sur toutes les initiatives culturelles mises en place par nos structures, montant au pilori chaque fois que la parité n’est soi-disant pas respectée. À ces personnes, j’ai envie de leur dire qu’elles se trompent de cible. Mesdames, dans votre décompte, vous oubliez bien souvent les ACTEURS de la culture, sans qui la programmation culturelle se résumerait à quelques rares initiatives locales ; et ne pensez qu’aux noms sur les affiches. Et oui, il ne faut pas les oublier ces professions de l’ombre : commissaire d’exposition, scénographe, galeriste, éditeur, imprimeur, intermittent, staff administratif … et bien souvent ces personnes sont en majorité des femmes ! Si je prends Poltred, nous sommes 2 hommes ( Boris et moi-même ) pour 4 femmes ( Pauline, Léa, Florence & Florence ) sans compter Jeanne, l’héritière de la dynastie qui est encore trop petite pour rentrer dans le staff. Idem sur un plan plus large et le regroupement des galeries lyonnaises Osez les galeries, comptez avec moi les têtes sur la photo de groupe, il y a 16 femmes pour 9 hommes. Alors merde ! Arrêtez de vous en prendre à nous à chaque fois que nous programmons un artiste masculin. Idem si nous déclinons votre candidature (comme artiste ou comme employé) ce n’est pas parce que nous n’acceptons pas les femmes, mais peut-être parce que vous ne correspondez pas au poste ou à la direction artistique de la galerie, pas la peine de m’insulter en me traitant et je cite de «  blanc, hétéro qui n’a pas besoin de travailler pour s’acheter à manger ». J’ai peut-être du ventre ( merci la couvade et les quarante ans révolus ) mais j’ai aussi le plus petit salaire de mon entreprise. Cette personne qui commençait sa lettre de motivation par : « Je suis une artiste Queer Féministe LGBT » ressentant le besoin de justifier sa condition de femme n’en avait pas moins mon attention et je ne jugerai jamais l’humain sur ses orientations sexuelles, uniquement sur ses qualités. Alors s’il vous plaît, faites nous des propositions constructives au lieu de nous fustiger à chaque annonce d’événement.

Voilà, c’était mon petit coup de gueule du mois. Allez, dernière stat’ nous aurons sur les murs de Poltred cet été trois femmes ( Rose Néon, Noémie Lacote et Philippine de Joussineau ) et deux hommes ( Grégory Richa et Olivier Longre ), la parité n’est pas respectée, j’espère que vous ne m’en voudrez pas trop.

Bisous

Julien Malabry

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