Les gros mots de Julien #3

© Virgil Roger

© Virgil Roger

Et si la Culture était le remède ?

Depuis le 6 février, la galerie de la Croix Rousse La taille de mon âme accueille sur ses murs les oeuvres de la collection de Poltred. Quelle joie de pouvoir reparler du travail de nos photographes, d’enfin refaire notre coeur de métier : la médiation. Cette médiation si importante qui vous permet à vous visiteurs d’appréhender et de comprendre ce que l’on montre sur les cimaises. Je crois que nous ne remercierons jamais assez Dominique et Guillaume Ducongé pour leur accueil et leur soutien sans faille. Leur énergie douce et bienveillante est communicative et donne envie d’aller de l’avant malgré la période difficile que Poltred traverse. Rendez-vous compte, on entend parler du mois de juin 2021 pour une réouverture des lieux #nonessentiel et ce ne sont que des bruits de couloir, certains lieux culturels ne travaillent leur programmation qu’à compter du mois de septembre 2021 .


Là où il de l’Art, il n’y a ni vieillesse, ni solitude, ni maladie et même la mort n’est plus que la moitié d’elle-même. 

Cette citation de Anton Tchekhov reprise par Leïla Slimani dans son livre Le parfum des fleurs la nuit ( que je vous recommande chaudement ) résume plutôt bien ma pensée du moment : et si la Culture était le remède à tous nos maux ? 

Nous n’avons pu que remarquer votre engouement à l’annonce de cette petite rétrospective hors les murs montée en quelques jours. Auteurs, acteurs, abonnés et nouvelles têtes ; toutes et tous avez montré le même enthousiasme, la même envie de rencontre et de partage  lors de votre passage à la galerie de La Croix Rousse.  Il est un fait indéniable, vous nous attendiez ! Quelle surprise de voir ce flux de visiteurs le week end de l’ouverture. Votre attachement nous va droit au coeur et nous encourage à persévérer ; vous ne pouvez pas venir chez Poltred alors Poltred viendra à vous ! La Culture avec un grand C fait du donc du bien. On a besoin de cette bouffée d’oxygène aussi courte soit-elle, les lieux culturels sont les premiers réseaux sociaux bien avant Myspace, Facebook et Tinder, des points de rencontre de la vraie vie, un vaccin à la morosité du quotidien. Alors pourquoi doit-on se battre auprès des autorités pour leur faire prendre conscience que nous sommes essentiels ? 

J’ai du mal à croire que le virus se propage plus facilement dans un musée que dans le métro D lyonnais 10 minutes avant le couvre-feu de 18h… Pour le prendre tous les jours, je peux vous dire que c’est un vrai merdier ! Le leitmotiv métro-boulot-dodo semble être le remède à la pandémie pour nos technocrates. Soyons désinvolte, rajoutons Exhibition (oui ça ne rime pas avec les trois autres, mais exhibition englobe les concerts et les spectacles vivants) et laissons les français déambuler dans les allées des lieux culturels pendant leur week-end et leur pause déjeuner. Il faut adapter et revoir la façon de fonctionner pour coller aux règles sanitaires en vigueur me direz-vous ! Pas de soucis adaptons-nous ! 2 heures dans une salle de cinéma à moitié de jauge c’est trop ? ok montrons du court métrage ou mettons des entre-actes pour pouvoir aérer les salles.  Trop de monde dans les files d’attente au musée ? Pas de soucis mettons un système de billetterie en ligne avec accès aux expositions sur réservation de créneaux horaires afin de gérer les flux…

Les professionnels de la culture sont prêts Messieurs les politiques ! Faites nous confiance et laissez nous vous faire du bien. La Culture est un remède efficace, les galeries d’art, les librairies seuls lieux culturels indépendants ouverts en sont la preuve, et contrairement aux vaccins mis en place par les grands laboratoires il n’y a pas d’effets secondaires dangereux pour l’homme hormis une saine addiction. Alors pour reprendre les mots d’un bon vivant et humoriste français ( #jasonchicandier ) : « l’addiction s’il vous plaît ! »


Bisous

Julien Malabry

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